Une petite visite au cimetière de Plouneour Trez

20 décembre 2022 / Commentaires fermés sur Une petite visite au cimetière de Plouneour Trez

Histoire et documents anciens Non classé

Autrefois, dans mon enfance, il y a donc plus de 60ans …,  après la messe, nous allions avec mes parents faire une « visite » au cimetière. 

Inscription de date sur une ancienne tombe de Plouneour Trez
Inscription de date sur une ancienne tombe de Plouneour Trez

Et sur les tombes, beaucoup de noms inconnus mais aussi des dates qui nous rappellent que le temps passe bien vite. Et sur certaines tombes, le jour du décès est gravé mais parfois de manière particulière ! en effet, ne lit-on pas sur certaines pierres tombales :

... décédée le 26  Xbre  1928 

  ou décédée  le 27  9bre 1883

et plus récemment sur un livret de famille (à déchiffrer dans les volutes)  :

  né le 10  7bre 1946

Juste une question : de quelle date s’agit-il ?

Eh oui nous serions tentés de traduire : le 26 Octobre 1928  ou le 27 Septembre 1883 …. mais pour la date de naissance, si c’est le mois de juillet, pourquoi ce «bre» après le chiffre 7 ?

Inscription de date sur un ancien livret de famille

Où rencontrer ces abréviations des mois : 7bre, 8bre, 9bre, 10bre (ou Xbre)

Si vous êtes remonté suffisamment loin dans votre arbre généalogique pour consulter les registres paroissiaux (avant la création de l’état-civil en 1792), vous avez certainement rencontré au détour d’un acte de baptême, de mariage ou de sépulture, l’une de ces abréviations.

Les habitudes ayant la vie dure, vous pouvez également les avoir lus après 1792, notamment dans les tables décennales, ou en marge des actes de naissance, de mariage ou de décès.

Vous êtes-vous fait avoir sur leur signification ?

La présence des chiffres peut rapidement induire en erreur le lecteur non averti. En effet, le réflexe est de ne lire que les chiffres et de traduire 7 par juillet, 8 par août, 9 par septembre, 10 ou X (10 romain) par octobre. De nombreux généalogistes débutants ont fait cette erreur lorsqu’ils ont commencé leurs recherches d’actes.

Cependant, un indice peut rétablir la vérité. Il ne faut surtout pas oublier le suffixe -bre, qui a une grande importance car les seuls mois de l’année ayant cette terminaison sont septembre, octobre, novembre et décembre. Disant cela, on remarque vite que le mois de septembre commence par sept et la lumière se fait sur les abréviations de mois.

Si l’on s’intéresse à l’étymologie latine des quatre derniers mois de l’année, on découvre que :

 7 = septem, 8 = octo, 9 = novem, 10 = decem.

L’abréviation prend alors tout son sens.

Une autre explication vient des origines du calendrier. Avant notre actuel calendrier grégorien (entré en vigueur à la fin du XVIe siècle), existait le calendrier julien établit par Jules César en -46 avant JC. Dans la première version du calendrier julien, il n’y avait que 10 mois et le 1er mois de l’année était le mois de mars. Les mois de septembre, octobre, novembre et décembre étaient donc respectivement les 7e, 8e, 9e et 10e mois de l’année. La version définitive du calendrier julien contenait 12 mois, les mois de janvier et février ayant été ajoutés à la suite du mois de décembre, le 1er mois de l’année restant mars. Ce n’est qu’à l’instauration du calendrier grégorien en 1582, que l’année débute le 1er janvier.

Bernard Jaffrès

Pontusval