Les trois beaux mégalithes de Plounéour-Brignogan-Plages

par François DEMNARD

La révolution du Néolithique

Un nouveau mode de vie gagne tout le Proche-Orient à partir de 8 000 avant J.-C, puis l’Europe, car cette mutation économique se double d’une poussée démographique sans précédent. Ne sachant pas renouveler la fertilité du sol et ayant besoin de nouvelles terres, les Néolithiques se sont avancés depuis le Proche-Orient vers l’ouest, génération après génération. Avec la « Révolution Néolithique », « Age de la Pierre Nouvelle » ou « Age de la Pierre Polie », l’Homme devient agriculteur-éleveur.

À l’échelle de la planète, la « révolution Néolithique », se produit indépendamment dans plusieurs régions du monde de manière non simultanée (Croissant Fertile au Proche-Orient, Amérique centrale, zone andine, Extrême-Orient, voire même Océanie) à partir de 12 000 ans av. J.-C, 6 000 avant J.-C. en Bretagne.

Les mégalithes, caractéristique du Néolithique

Le phénomène mégalithique consiste à ériger des grands monuments en pierre (du grec méga = grand et lithos = pierre). C’est un phénomène mondial depuis le Néolithique, mais il est particulièrement répandu en France et notamment en Bretagne. Le Morbihan frappe les esprits avec les alignements de Carnac et ses sites spectaculaires, mais le Finistère n’est pas en reste !

 

Les mégalithes en Europe datent d’environ  5 000 à 1 000 avant   J.-C. Les plus anciennes pyramides d’Egypte de 3 000 et les tombes royales de Mycènes de 1 400 avant J.-C. : « il s’agit donc d’une création occidentale, et l’Orient n’est là ni un précurseur ni un maître » (LOUBOUTIN 1990).

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 Les mégalithes de Plounéour-Brignogan-Plages

Trois magnifiques monuments mégalithiques du Néolithique sont visibles sur la commune :

  • L’allée couverte, ou dolmen, du Diévet
  • Le menhir de Ménoignon
  • Le menhir de Men Marz

Bonnes balades …

Allée couverte du Diévet

Cette belle allée couverte, ou dolmen, se trouve au milieu des champs à 500 m au nord-est du bourg de Plounéour. Elle a été observée dès le début du XIXe siècle par le Chevalier de Fréminville.

Elle mesure 10,50 m de longueur pour une largeur interne maximale de 1,50 m. Elle est composée de douze piliers (orthostats) organisés selon deux lignes parallèles et d’une grosse dalle de couverture (4,20 m sur 2,60 m pour 0,70 m d’épaisseur) qui repose sur quatre piliers. Le pilier le plus élevé mesure 1,20 m de haut mais l’allée, implantée à mi-pente, a dû au fil des ans se remplir de colluvions et la hauteur sous la dalle de couverture devait être plus importante.

La dalle de couverture est en granite dit «de Cléder», variété du massif de Brignogan où le grains est nettement moins accusé, tandis que les pilliers sont en granite «de Brignogan», aux grains plus marqués. Cette dualité est d’autant plus remarquable que le monument est édifié juste à la limite des deux roches.

Pour plus de détail – télécharger un extrait du livre de François Demnard, membre actif de l’association VPP : ici

Menhir de Ménoignon

Le menhir de Ménoignon se dresse dans un champs à 750 m au nord-ouest du bourg de Plounéour. La première mention de ce monument figure dans l’ouvrage du Chevalier de Fréminville en 1832. Classé Monument Historique, il appartient à l’Etat.

Caractéristiques :

  • Roche : granite porphyroïde de Brignogan.
  • Hauteur : 7,80 m.
  • Largeur à la base : environ 4,10 m.
  • Epaisseur à la base : environ 2,30 m.
  • Volume : environ 37 m3.
  • Poids : environ 105 tonnes.

A 10 m au sud du  menhir, se trouve un bloc de 2,10 m de hauteur apparente sur 3 m de long et 2,40 m dans sa plus grande largeur. Certains auteurs ont pensé y voir un menhir mais il est trop massif et n’est pas dressé comme le serait un menhir.

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Menhir de Men Marz

A 1 km du bourg de Brignogan, ce menhir a très tôt attiré l’attention des écrivains et des archéologues. C.-P. de Fréminville  est le premier à le décrire dans le détail en 1844.

Christianisé au Haut Moyen-Age par une première croix grecque légèrement pattée gravée sur une face à 1,44m du sol, puis surmonté au XVIIème ou XVIIIème siècle d’une croix latine sculptée en pierre, tombée en 1994 et remplacée par les Bâtiments de France en 1996.

Acquis par l’Etat en 1881, il est classé Monument Historique en 1889.

Caractéristiques :

  • Hauteur : 8,35 m.
  • Largeur à la base : 3,40 m x 1,50 m d’épaisseur.
  • Volume : environ 28 m3.
  • Poids : environ 80 tonnes.
  • 4ème plus haut menhir de Bretagne.
  • Figure parmi les 10 plus grands des quelques 2 200 menhirs isolés de France.

Les traditions rapportent qu’en lançant des cailloux dans la cuvette d’érosion présente à 5 m de hauteur sur la face sud, en cas de réussite, les hommes était assurés d’avoir un héritier dans l’année et les jeunes filles se marieraient dans l’année. Une tradition plus récente consiste également à déposer des pierres dans la cuvette présente sur la face nord.

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