Le ramassage du goémon

Le goémon, abondant sur les côtes du pays pagan, a été beaucoup ramassé et utilisé jusque dans les années 1950. Depuis la préhistoire, on récolte le goémon pour faire des matelas, du combustible et surtout des engrais.

Beaucoup d’agriculteurs étaient également des « goémoniers ». Le Goémon avait plusieurs intérêts :

  • un engrais naturel et accessible pour les champs
  • la production de soude et d’iode (la fameuse teinture d’iode tant utilisée durant la 1ère guerre)
  • les utilisations en pharmacie, cosmétique, alimentation (gélifiant)

Depuis très longtemps, le goémon était utilisé comme engrais – mais à partir du XIXème, son utilisation a été plus industrielle : pour produire de l’iode et pour utiliser leur pouvoir de gélifiant. Deux types d’algues étaient notamment appréciées : les grands laminaires, le pioka. Ces algues sont encore récoltées dans le Léon.

Au début du XXème siècle, il existaient plusieurs usines pour traiter les algues, dont celle de Landéda (appartenant à M. Glaizot) était une des plus importantes. La plupart de ces usines ont fermé mi XXème.

On distinguait :

– les algues d’épaves :  rejetées sur la plage par les tempêtes (laminaires principalement) – elles étaient rassemblées à l’aide de grands râteaux

les algues de rive : ou « goémon  noir », coupé à la faucille sur les rochers de la côte, dont le pioka, ramassé manuellement entre mai et septembre

les algues de fond coupées à l’aide d’une faucille emmanchée au bout d’un long manche et ramenées dans le bateau

Le goémon, coupé à la faucille sur les rochers à marée basse, était rassemblé à l’aide de grands rateaux.

Une fois coupé, le goémon était transporté – souvent par les femmes – sur des « civières » jusqu’aux charrettes ou en bateaux jusqu’à la terre ferme – où il était étalé sur la dune pour séchage à l’aide du vent et du soleil

A Plouneour, le goémon, une fois coupé, était assemblé en « drome » : sorte de radeau flottant de quelques mètres de diamètre, pesant jusqu’à 20 tonnes… Une fois constitué au milieu des rochers, la drome était ensuite ramenée à terre par 2 ou 3 paysans équipés de longue perche, utilisant les courants de la marée montante.

Une fois à terre, il n’était pas rare de voir sur les dunes, le goémon sécher avant utilisation dans les champs. Le goémon était alors étalé sur de grandes surfaces des dunes, puis mis en tas (meulon) avec pour couverture un mélange de terre et d’herbe contre la pluie.

Depuis le XVIIème, il existait également sur la côte de nombreux « fours » dans les dunes, dans lesquels le goémon était brulé avant envoi du pain de soude aux usines de transformation.

Pontusval