Vitraux de l’église Saint Pierre à Plounéour Trez

Plounéour Brignogan Plages

L’église Saint Pierre a été reconstruite et consacrée en 1890, suite au délabrement de l’ancienne église (pour plus d’informations sur la reconstruction : ici). De l’ancienne église, seule la tour du cloche de 1734 fut conservée – la nouvelle construction dut s’adapter à ce clocher.

L’abbé L. Stephan, recteur de Plounéour Trez depuis 1894, a entrepris la réalisation des vitraux dans l’église récemment reconstruite, entre 1898 et 1900.

Quelques informations préalables :

Plounéour Trez (Trez : sable en breton) doit son nom à Saint Enéour, qui fonda la paroisse au VIème. Comme d’autres émigrés bretons, il voyagea beaucoup en Armorique et fonda 2 autres paroisses : Plounéour Menez (Menez : montagne en breton) dans les Monts d’Arrée et Plounéour Lanvern (ou Plonéour Lanvern actuellement –) en Cornouaille (Lan : monastère et Vern : aulnaie). Au XVIème / XVIIème, le village choisit un saint plus connu pour son église : Saint Pierre. Seul le village de Ploneour Lanvern conserva le nom de Saint Enéour pour son église.

Le fil conducteur des vitraux, voulu par l’abbé L. Stéphan, est la propagation de la Foi en « Petite Bretagne » puis en Bretagne jusqu’à notre époque récente.

Les vitraux montrent les saints fondateurs, dans une scène de leur vie, et dans le diocèse où ils vécurent principalement : diocèse de Quimper, du Léon, de Tréguier, de St Brieuc, de Dol, de Aneth/St Malo, de Vannes.

Le saint patron de l’église – Saint Pierre – occupe la place centrale sur le grand vitrail au-dessus du chœur.

« J’eus l’idée … d’offrir aux regards une série de tableaux élevant l’âme au-dessus du présent et rappelant l’autrefois pour garantir l’avenir … L’amour de Dieu et de la patrie : ne pouvait on pas les symboliser dans les vitraux … rappelant l’histoire de la patrie bretonne, ses rapports avec la patrie française et l’évangélisation … » évoque l’abbé Stephan dans son livre explicatif de 1902.

Les vitraux furent réalisés par la société Artistique des Peintres Verriers en 1898. Léon Payan en dessine les détails. Les vitraux seront achevés vers 1900.

Le vitrail de chœur est dédié à St Pierre, saint patron de l’église.

De chaque coté de la nef, côté Nord et côté Sud, sont installés 7 Vitraux (notés de N1 à N7 et S1 à S7) et 1 grand vitrail de transept.

Les diocèses de Léon et de Quimper (Cornouailles) occupent les grands vitraux des transepts.

Les autres diocèses bretonnants – St Brieuc, Tréguier, Dol, Aleth St Malo et Vannes – sont rappelés sur les vitraux au Nord.

Les diocèses de Nantes et de Rennes sont sur des vitraux au sud.

Les autres vitraux montrent des saints et des personnages qui ont contribué à l’histoire de Bretagne : Saints Mélar, Judicael, Salomon, Vincent Ferrier, …

Enfin, 2 vitraux dans le chœur (N1 et S1) rappellent les événements du XIXème : Notre Dame de Lourdes et la consécration de la France au Sacré Cœur suite à l’invasion prussienne.

On notera une série de rosaces tout en haut de la nef (2 séries de 9). Peu visibles, elles représentent des saints bretons, moines, évangélistes, ….

A noter les oculi suivants : Saint Ildut, fondateur d’une école réputée et représenté avec des enfants, Saint Gildas, un de ses disciples qui fonda le monastère de Rhuys, Saint Budoc, Saint Brevalaire, …

La réalisation de ces vitraux n’était pas envisageable sans le concours financier de familles et de notables de la paroisse. Certains ont laissé leurs noms en bas des vitraux … ainsi, on pourra noter :

  • La famille de Trobriand (ancien propriétaire de Castel Régis), avec le baron Didelot, Burnett Stears
  • des familles locales : Calvez, Falhun, Phelep, Prigent, …

 

On pourra noter que certains détails de vitraux proviennent de photographies. Ce procédé découvert en 1826 est encore une nouveauté au moment de la réalisation des vitraux de St Pierre.

Ainsi, on pourra y retrouver des bâtiments célèbres : Basilique de Lourdes, Montmartre, St Pierre de Rome, …

A noter également une particularité historique : les flèches de la cathédrale St Corentin à Quimper – celles-ci furent construites en 1854 et achevées  en 1856 : elles apparaissent très claires (car pratiquement neuves lors de l’élaboration des vitraux) par rapport au reste de la cathédrale !

Il peut aussi s’agir des donateurs … Ainsi, Saint Ouen dans le vitrail de Saint Judicael correspondrait au mari de la donatrice …

 

Certains personnages des vitraux sont des notables : ainsi, St Yves prend les traits du recteur Goliès, qui mena la reconstruction de l’église , entouré des 5 prêtres de Plounéour Trez ordonnés pendant son rectorat.

 

 

Sur le vitrail de Saint Vincent Ferrier, sont représentés le recteur Stephan, avec 2 vicaires et 2 séminaristes.

Pour découvrir les vitraux, nous vous proposons :

  • – de commencer par le grand vitrail du choeur,
  • – puis les vitraux au Nord de la nef (en gauche en regardant vers le choeur),
  • – puis les vitraux au Sud de la nef (à droite en regardant vers le choeur)

Des passionnés d’histoire proposent périodiquement une visite commentée de l’église – Notez la date … vous apprendrez d’autres détails sur ces vitraux et sur l’église St Pierre (pour plus d’informations : voir le bulletin d’informations communales ICI ou la page actualités de ce site ICI).

Remerciements

VPP remercie les amoureux de notre commune qui ont collecté des informations, documents et photos qui ont permis de réaliser cet article, et plus particulièrement Bernard Petton pour les vitraux et Pascal Goulaouic pour la reconstruction de St Pierre. VPP remercie également Alain Goasguen qui, en historien émérite,  a relu et corrigé la première version des articles.

Sources bibliographiques

  • – Rapport « Etude historique de l’église St Pierre de Plouneour Trez » demandé par la commune en 2018
  • – Histoire du diocèse de Quimper et du Léon www.diocese-quimper.fr
  • – « L’église de Plouneour trez et ses vitraux » – par l’Abbé L. Stéphan – curé doyen de St Renan – 1903
Pontusval